Le confinement avec les enfants, ça fatigue… Le Burn-Out Parental

Notre quarantaine dure maintenant depuis plus d’un mois ! Parent ou pas, ce n’est facile pour personne. Cela dit, devoir gérer son ou ses marmot(s) 24/24 en plus de sa propre anxiété et des changements d’habitudes engendrés par cette situation rajoute un peu de difficulté à la tâche. C’est pourquoi Learning Brain a envie d’aborder avec vous ce sujet un peu délicat du Burn-Out Parental.

Pour rédiger cet article, nous nous sommes beaucoup inspirées d’un Webinaire organisé récemment par « ANAE Formations ». Professionnels ou parents, n’hésitez pas à vous renseigner sur leur site internet (https://www.anae-formations.com/) pour connaitre les dates et sujets des prochaines formations et conférences.

De plus, dans le cadre du Burn Out Parental, les recherches d’Isabelle Roskam, Moïra Mikolajczak (psychologues, chercheuses et professeures) et Maria Elena Brianda (psychologue et chercheuse) de l’Université Catholique de Louvain, sont particulièrement intéressantes. Si ce sujet vous intéresse, n’hésitez pas à consulter leur site internet https://www.burnoutparental.com/.

Nous allons tout d’abord définir cette notion pour comprendre pourquoi il est intéressant d’en parler actuellement. Ensuite, nous vous donnerons quelques conseils afin de gérer ce confinement le plus sereinement possible.

Le Burn-Out Parental, c’est quoi au juste ?

Définition

Dans « Burn-Out Parental », on entend « Burn-Out ». Vous avez déjà tous entendu ce mot quelque part mais savez-vous de quoi il s’agit ?

Une rapide recherche sur Google (notre cher ami) et nous pouvons lire que le Burn-Out est un état de fatigue intense (physique et mental) lié à un stress professionnel. Il est d’ailleurs également appelé « syndrome d’épuisement professionnel ». Il ne s’agit alors pas de se sentir un peu fatigué et stressé par son travail. Non, le « burn-out » est un épuisement total qui a un réel impact sur le fonctionnement global de l’individu qui en souffre !

« Et le Burn-Out Parental alors ? »

J’y viens, j’y viens… Installez-vous confortablement et laissez-vous porter.

Le Burn-Out Parental est un état de détresse intense lié à la parentalité (au rôle de parent). Isabelle Roskam insiste sur le fait que :

  • Cet état découle d’une exposition longue et soutenue à un stress dans son rôle de parent
  • L’individu manque des ressources nécessaires pour faire face à ce stress (Avoir les finances nécessaires, avoir une personnalité positive, avoir de l’aide extérieure pour le ménage, les devoirs, garder les enfants, …)

Bon, je suis d’accord, ça reste encore assez vague pour quelqu’un qui n’y est jamais confronté… Nous allons donc nous intéresser aux conséquences concrètes que cela peut avoir sur la vie d’un parent.

Symptômes du Burn-Out Parental

Trois symptômes sont relevés :

  • Epuisement physique et émotionnel lié au rôle de parent
  • Fatigue, impression de ne plus y arriver, de ne plus pouvoir réfléchir, …

  • Distanciation émotionnelle/désengagement affectif par rapport à son enfant
  • Moins d’attention portée à son enfant, moins d’implication dans les affaires qui le concernent (école, activités extra-scolaires, …), … Le parent fait ce qu’il est censé faire (nourrir son enfant, le conduire à l’école, l’habiller, …) mais c’est tout.

  • Perte de plaisir dans son rôle de parent

Ces symptômes apparaissent chez des personnes qui, avant, accordaient une importance particulière à leur rôle de parent et s’investissaient beaucoup auprès de leur(s) enfant(s). Ce changement dans leur fonctionnement et leurs sentiments provoque donc chez eux du stress, de la culpabilité et de la honte.

Aborder ce sujet semble important en cette période particulière de confinement. En effet, nous voilà tout d’abord les uns sur les autres H24, 7 jours sur 7, ce qui entraine probablement plus de tension et de discordes qu’à l’habitude. De plus, certains parents doivent gérer le télétravail en prime. Pour finir, nous ne disposons plus d’aucune aide extérieure. Toutes les tâches (ménagères, scolaires, …) nous reviennent donc.

Trucs et astuces pour éviter de « péter les plombs »

Si cette période s’avère très compliquée pour toutes les familles, cela peut facilement virer au désastre pour celles qui se trouvaient déjà fragilisées avant le confinement. Mais Learning Brain ne vous laisse pas tomber ! Nous avons rassemblé une série de conseils qui, nous l’espérons, vous aideront à être plus sereins.

Vous trouverez d’autres conseils utiles sur ce site : https://www.burnoutparental.com/le-burnout-parental-et-le-confineme

Voici quelques pistes pour y parvenir :

  1. Etre réaliste

  • Nous sommes humains

Il est impossible d’être sur tous les fronts en même temps (ménage, devoirs et leçons, télétravail, courses, …). Vous ne pouvez raisonnablement pas tenir le coup en jouant tous vos rôles à la perfection. Dois-je vous rappeler que Mary Poppins est un personnage fictif ?

Faites au mieux et sans culpabiliser !

De plus, n’hésitez pas à faire participer vos enfants aux tâches du quotidien, en tenant compte de leur âge bien entendu. Non seulement, cela vous soulagera sur de petites choses mais, en plus, vous participerez au développement de leur autonomie.

Voici quelques liens donnant une idée de ce que les enfants devraient être capables de faire en fonction de leur âge :

  • Des limites souples et réalistes

Certaines règles sont difficiles à tenir en période de confinement comme, par exemple :

Le temps passé sur les écrans

Il est bien entendu préférable que votre enfant passe le moins de temps possible devant la télévision ou ses jeux vidéo mais le contexte nous oblige parfois à « adoucir » notre règlement d’ordre intérieur…

Maintenez un « cadre » en imposant des limites quant au temps passé sur les écrans mais soyez plus souples qu’en temps normal. Si l’enfant passe plus de temps sur son jeu ou devant la télévision mais que cela vous évite des disputes ou de perdre du temps sur vos tâches personnelles, c’est peut-être un moindre mal en ces temps difficiles !

Léonard Vannetzel, psychologue et directeur pédagogique chez ANAE Formations, précise que les écrans peuvent apporter des contenus différents et pas uniquement des jeux abrutissants ou des dessins-animés sans intérêt. N’hésitez donc pas à proposer à vos enfants/ados des contenus plus enrichissants : des documentaires, des dessins-animés éducatifs, des jeux-vidéos qui travaillent la concentration, qui font réfléchir, …

De plus, pour éviter « les crises », Monsieur Vannetzel conseille de prévenir l’enfant à l’avance du temps qui lui reste pour ne pas tout couper d’un coup !

Thibaut Sansorgné, psychologue-neuropsychologue, évoque, dans une conférence récente, les « 4 PAS » de Sabine Duflo qui sont en fait « 4 temps sans écran » pendant la journée :

Monsieur Sansorgné précise que, selon lui, la seule « règle » qui peut être assouplie pendant ce confinement c’est le « PAS le matin ».

Ce dernier propose également de raisonner en termes de « parties » et non de « temps » en ce qui concerne la gestion des « jeux vidéo ». En effet, il explique qu’autoriser « une ou deux parties » au lieu de « 40 minutes », par exemple, pourrait avoir un effet bénéfique dans le sens où une partie peut durer 5 minutes (si on joue pour dire de jouer, sans être attentif, par exemple) comme elle peut durer 25 minutes (si on redouble d’attention, qu’on persévère, qu’on se montre plus observateur,...). Cela peut donc constituer un « challenge » qui nécessite que des efforts soient fournis.

Les jeux calmes dans la maison

Dans les familles qui n’ont pas la chance de posséder une cour ou un jardin, les enfants sont confinés entre quatre murs depuis des semaines. Il n’est pas réaliste d’attendre d’eux qu’ils jouent calmement sans arrêt. Pourquoi ne pas prévoir des « moments de folie » où ils peuvent se défouler un maximum. De plus, n’oubliez pas, comme nous l’avons déjà dit dans notre article sur la quarantaine, que l’activité physique est possible à l’intérieur et en famille.

Le planning de la semaine

Dans notre article sur la quarantaine, nous insistions sur l’importance de garder un certain rythme malgré le confinement. En effet, il est essentiel pour l’enfant d’évoluer dans un environnement structuré dans lequel il se sent en sécurité. Maria Elena Brianda évoque, dans une conférence récente, le fait que les enfants/adolescents ont du mal à se structurer eux-mêmes car ils ont l’habitude qu’on le fasse pour eux (école, activités extra-scolaires, …). De ce fait, si vous ne structurez pas un minimum leur environnement, leur temps et leurs activités durant cette période, ils risquent de se sentir perdus et de vous solliciter énormément. Pour éviter cela, vous pouvez établir un « planning » reprenant les heures des repas, des levers, des couchers, des activités « moments de folie », par exemple. Mais surtout, restez flexibles par rapport à cet emploi du temps en cette période tellement particulière.

  1. Etablir ses priorités

Comme déjà évoqué plus haut, il est impossible d’être sur tous les fronts en même temps. Céline Clément, psychologue et professeure à l’Université de Strasbourg, conseille de « choisir ses batailles » pendant le confinement. Certaines règles peuvent être adoucies ou mises de côté un moment.

Maria Elena Brianda et ses collègues de l’UCL proposent d’établir une liste des comportements qui vous énervent chez votre/vos enfant(s) et de les classer en trois catégories :

  • Supportables
  • Difficiles à supporter
  • Inadmissibles

Prévenez vos enfants que vous serez plus cools sur certaines choses mais que, pour d’autres, vous serez intransigeants. Fixez à l’avance les sanctions qui découleront des comportements inadmissibles et tenez votre parole !

De plus, si vous demandez à votre enfant de ranger sa chambre – 1x, 2x, 3x (oui parce que même avec Super Nanny, au début, ils ne le font pas du premier coup !)- et qu’il finit par le faire en râlant ou en faisant un peu de bruit, … restez concentré sur l’exécution de la tâche ! Votre enfant a fait ce que vous lui avez demandé (et c’était la priorité, non ?).

  1. Soutien et cohérence au sein du couple parental

Pour éviter de « péter les plombs », il est important de pouvoir compter sur son/sa partenaire.

Tout d’abord, comme ce doit déjà être le cas hors confinement, veillez à être cohérents par rapport aux règles et limites qui sont imposées à la maison. Les deux parents doivent être soudés en ce qui concerne les règles à faire respecter et l’éducation qu’ils souhaitent pour leurs enfants. Si maman dit A et que papa dit B, l’enfant s’y perd, ne comprend pas ce qui est important ou pas ET vous perdez l’un et l’autre de la crédibilité.

Deuxièmement, Maria Elena Brianda insiste sur l’importance de se soutenir moralement au sein du couple parental. Discutez, échangez, exprimez vos besoins et soyez reconnaissants de ce que chacun apporte.

  1. Passer du BON temps ensemble

Faites des activités qui plaisent à tous et ce, que ce soit regarder une série, jouer à un jeu de société, cuisiner, faire du sport, bricoler, jardiner, …

Le mot d’ordre c’est « Prenez du plaisir à être en famille ! ».

  1. Prendre un moment (même petit) pour soi

Etre ensemble ok mais trop, c’est parfois (souvent) TROP ! Du coup, pensez aussi à prendre un peu de temps pour vous (même quelques minutes).

Pensez également, comme nous vous le disions dans notre article sur la quarantaine, à RESPIRER. En effet, les exercices de respiration et de relaxation pullulent sur le net et peuvent parfois être bien utiles en cas de stress. Nous vous conseillons, par exemple, les applications « petit bambou » ou « Respirelax ».

  1. Demander de l’aide

Nous rappelons, comme beaucoup de nos confrères/sœurs, qu’il est important de demander de l’aide si la situation devient trop difficile à gérer. Voici différents numéros d’urgence que vous pouvez contacter :

En Belgique :

En France :
  • +339.70.28.30.00 : Croix-Rouge chez vous
  • +339.72.39.40.50 : SOS Amitié
  • 0 800 130 000 : Numéro vert national de soutien psychologique

N’oubliez pas qu’il n’y a aucune honte à demander de l’aide quand on en éprouve le besoin.

Learning Brain vous souhaite à tous un confinement le plus serein et agréable possible. Prenez soin de vous !

Marie Baccus et Laura Bertleff, pour Learning Brain