Comment aider un enfant à développer sa confiance en lui ?

« La confiance en soi est le premier secret du succès. » Emerson

« Ils le peuvent parce qu’ils pensent qu’ils le peuvent ! » Virgile

De bien belles phrases qui, certes, reflètent la réalité mais, concrètement, comment peut-on aider un enfant à développer sa confiance en lui ? Et finalement, y pouvons-nous vraiment quelque chose ou ne dépend-elle que de l’enfant lui-même ?

Définition

La confiance en soi pourrait être définie comme l’évaluation réaliste de ses capacités à affronter une situation particulière.

En gros, c’est se sentir capable/à la hauteur d’affronter la nouvelle situation qui se présente à nous.

Et que se passe-t-il quand nous manquons de confiance en nous ? Eh bien, c’est là que le grand vilain stress arrive en traitre, accompagné de la peur de l’échec, nous faisant perdre nos moyens face à toute difficulté ou critique.

Notons que nous avons souvent tendance à confondre confiance en soi et estime de soi qui, bien que liées, se définissent différemment.

L’estime de soi est plutôt une évaluation de notre propre valeur, de notre importance, de manière générale et non, face à une situation particulière. En gros, il s’agit de la manière dont nous nous jugeons, dont nous sommes satisfaits de nous-mêmes.

En gros, il s’agit de la manière dont nous nous jugeons, dont nous sommes satisfaits de nous-mêmes.

Quand nous manquons d’estime de nous, nous pouvons manquer de confiance, nous sentir mal à l’aise en société ou ne pas nous sentir digne de l’amour que les autres nous portent.

Rôle de l’éducation dans le développement de la confiance en soi chez l’enfant

Puisque la confiance en soi s’apprend et se développe tout au long de notre vie, j’ai une bonne nouvelle pour vous ! Oui, vous, parent ou professionnel, vous avez un vrai rôle à jouer !

Notre confiance en nous est en lien direct avec notre histoire familiale, sociale, scolaire, … Elle se base sur nos propres expériences. En effet, ce que nous avons connu précédemment, en termes d’échecs et de réussites, nous permet d’estimer de manière plus « réaliste » notre capacité à affronter la nouvelle situation qui se présente à nous.

Vous vous demandez où je veux en venir, n’est-ce pas ?

Eh bien, l’idée serait alors de laisser à l’enfant la possibilité d’expérimenter par lui-même si nous voulons lui permettre de développer sa confiance en lui. Oui, car elle se développe dans l’action et l’autonomie.

« Mais s’il échoue, il sera triste. Je vais le faire à sa place … » STOP !

En empêchant un enfant de faire ses propres expériences, nous lui renvoyons, somme toute involontairement, l’idée qu’il est incapable d’y arriver seul. Et, comme si ce n’était pas suffisant, nous lui imposons une image très négative de l’erreur. Or, l’erreur est fondamentale dans le développement de la confiance en soi, tout comme dans l’apprentissage en général.

« Chaque fois que je me plante, je pousse » Michelle Guez

Si l’erreur est perçue par l’enfant comme un moyen de progresser, elle ne sera plus effrayante, ni paralysante. Notre rôle sera alors de l’amener à comprendre pourquoi il a commis cette erreur et ce qu’il peut mettre en place pour s’améliorer.

Laissons donc faire nos petites têtes blondes (mais c’est pareil pour les autres aussi) !

L’importance de la valorisation

« Evident », me direz-vous ! Mais je vais quand même faire un petit tour de la question, si vous me le permettez.

Tout d’abord, il ne s’agit pas d’encourager l’enfant à toujours atteindre un plus haut niveau de réussite.

« Et pourquoi ça ?? »

En fait, ce type de comportements a surtout pour conséquence de l’amener à penser qu’un échec de sa part entrainerait une énorme souffrance pour nous, parent ou enseignant. Ses efforts ne seraient fournis que dans l’espoir de combler nos attentes et l’échec pourrait devenir paralysant.

Il ne s’agira pas non plus de complimenter l’enfant à outrance. « Tu es formidable… gentil … tellement beau… ton dessin est magnifique ». L’enfant n’est pas dupe ! Un compliment est agréable à entendre mais trop de compliments tue le compliment ou, en tous cas, son effet bénéfique. Parce que, non, nous ne voulons pas lui donner une image erronée de lui-même. Un enfant peut être gentil dans certains cas mais pas dans d’autres. Restons justes et crédibles.

« Oui mais alors… Que peut-on faire ? »

Notre rôle est d’encourager l’enfant en valorisant son travail et ses efforts plutôt que son identité ou le résultat obtenu. Par exemple, plutôt que de dire « tu es gentil », nous dirons « c’est très gentil de ta part d’avoir joué calmement aujourd’hui car je n’étais pas bien. Merci ! ». Au niveau scolaire, plutôt que de dire « c’est bien ! », nous pourrions dire « C’est super ce que tu as fait, tu as fait moins d’erreurs cette fois, tu t’es amélioré ! Bravo ! ». N’oubliez pas que nous sommes tous différents et que, là où certains enfants obtiennent un 10/10 sans fournir le moindre effort, d’autres obtiennent un 7/10 en ayant travaillé plusieurs heures. C’est injuste ? C’est clair ! Il est donc essentiel de valoriser les enfants du second groupe sur les efforts qu’ils ont fournis plutôt que sur le résultat qu’ils ont obtenu.

Ah oui, et surtout : N’hésitez pas à sur-jouer (un grand sourire, une tape sur l’épaule, …)

« Oui, mais moi je ne suis pas très démonstratif… » M’EN FICHE !

Un petit effort ! La valorisation est essentielle dans le développement de la confiance en soi chez l’enfant.

Un soutien émotionnel bienveillant

Pour développer sa confiance en lui, l’enfant doit apprendre à reconnaitre et se fier à ses propres émotions et sensations. Et là aussi, nous pouvons l’y aider ! Comment ? En faisant preuve de bienveillance envers l’enfant et ses émotions. Il s’agira d’accueillir et valider ces émotions, quelles qu’elles soient.

Exemple : Si un enfant est triste parce qu’il a échoué, il nous faut éviter des réponses comme « ne pleure pas, ce n’est pas grave ! ». Une telle réponse reviendrait à minimiser ce qu’il est en train de ressentir. Il doit pouvoir avoir confiance en son émotion. Nous pourrions alors lui dire, une fois l’émotion redescendue : « je comprends que ça te rende triste parce que tu as beaucoup travaillé. Tu vas réessayer et trouver une autre méthode qui sera plus efficace! Si tu as besoin d’aide, je suis là ! ».

Nous reviendrons plus en détails sur ce sujet délicat des émotions dans un autre article. Patience, patience !

En conclusion, la confiance en soi est l’évaluation réaliste de notre capacité à réussir dans une situation particulière. Cette capacité dépend de nos expériences. Nous jouons donc un rôle essentiel, en tant qu’adulte, dans le développement de la confiance en soi chez l’enfant. Afin d’aider un enfant à développer sa confiance en lui, nous devons lui permettre d’expérimenter par lui-même en insistant sur le rôle positif de l’erreur, le valoriser dans ses progrès, ses efforts et ses réussites mais également, l’amener à reconnaitre et faire confiance à ses propres émotions et sensations.

Marie Baccus et Laura Bertleff, pour Learning Brain