La mémoire, quelques petits trucs à savoir …
Vous utilisez votre mémoire tous les jours mais savez-vous vraiment comment tout cela fonctionne ? Learning Brain avait envie de revenir sur certains « neuromythes » liés à la mémoire et de donner quelques conseils à ceux (enfants, ados et adultes) qui doivent régulièrement mettre à contribution leurs neurones pour étudier.
Je n’ai pas UNE mémoire mais DES mémoires
Vous avez déjà tous entendu quelqu’un vous dire « j’ai une mauvaise mémoire » et peut-être que vous pensez cela de vous-même. Eh bien, grande nouvelle : cette affirmation est incorrecte ! Certaines de vos mémoires peuvent être bonnes alors que d’autres le seront moins.
Voici les différents types de mémoires :
La mémoire sensorielle (durée : quelques millisecondes)
La mémoire sensorielle capte toutes les informations de l’environnement.
Ex : Nous sommes en forêt et nous entendons le chant des oiseaux, notre ami qui nous donne le nom de l’arbre en face de nous, nous voyons l’arbre mais aussi les arbustes à côté, le sol qui est boueux, on sent le froid sur notre joue, … Nous percevons un tas d’informations grâce à nos 5 sens !
Cette mémoire sensorielle va trier les informations et ne garder que les plus pertinentes qu’elle va envoyer en mémoire à court terme.
La mémoire à court terme (durée : environ 20 sec)
La mémoire à court terme va permettre de mémoriser un certain nombre d’informations pendant un temps assez court.
- Ces éléments sont ensuite:
- Envoyés dans les mémoires à long terme. Mais cela nécessite de fournir un effort attentionnel, de se répéter l’information pour la consolider.
- ou
- Effacés.
Les mémoires à long terme (durée : illimitée)
Il en existe de deux types :
- Les mémoires explicites
Ces mémoires nécessitent que nous fassions un effort pour récupérer consciemment et explicitement les informations afin de les réactiver.
- La mémoire sémantique regroupe toutes nos connaissances comme :
- le nom des choses
- les capitales des pays, les couleurs, les dates d’anniversaire de nos proches, …
- la façon dont les choses s’utilisent
- la fonction des objets
- les caractéristiques des choses
- ...
- La mémoire épisodique regroupe tous les éléments qui concernent notre histoire personnelle. Grâce à elle, on se souvient des choses que l’on a vécues (associées à leur contexte).
- J’ai vu une tortue de mer en faisant du snorkeling aux Philippines
- La première fois que j’ai entendu cette chanson, j’étais dans ma voiture et je me suis sentie triste
- Le premier anniversaire de mon filleul s’est passé sous le soleil, nous avons bu du champagne (pas mon filleul bien entendu !)
- ...
- La mémoire prospective, elle nous permet de ne pas oublier de faire quelque chose.
- Je me rappelle que je dois aller chez le dentiste demain à 16h00 (parfois, on préfèrerait ne pas s’en souvenir, cela dit…)
- Je me souviens que je dois préparer le gâteau pour le repas auquel je suis invitée ce soir
- ...
- Les mémoires implicites
Il s’agit des mémoires des « automatismes ».
La mémoire procédurale est une mémoire implicite. C’est dans celle-ci que sont stockées toutes nos « routines » comme écrire, faire du vélo, lacer ses chaussures, utiliser ses couverts, … Elle demande assez peu d’attention car les procédures qui y sont stockées se réalisent de manière automatique, sans vraiment d’effort. Mais ces informations ont nécessité d’être répétées de nombreuses fois pour être stockées à cet endroit !
Je n’apprends pas mieux selon mon mode d’apprentissage préféré (auditif, visuel, kinesthésique)
Eh oui, encore une fausse idée… Nous avons bien entendu tous nos préférences mais aucune étude n’a permis de mettre en évidence que nous étions plus efficaces si nous apprenions en respectant notre mode préféré.
En fait, ces théories des « styles d’apprentissage » sont un peu réductrices car elles classent les individus dans des cases « strictes » (tu es visuel et c’est tout !). Or, il existe en fait souvent des différences interindividuelles importantes. Je peux être très visuel mais m’appuyer aussi sur des informations auditives, par exemple.
Le plus pertinent est donc d’utiliser plusieurs canaux pour apprendre.
Réactiver pour mieux retenir !
Une seule lecture ne suffit pas pour que l’information soit stockée à long terme. Mais ça, vous le saviez, non ?
Au cas où, voici quelques explications : Imaginez que votre mémoire est comme votre ordinateur. Si vous cherchez un fichier ouvert il y a peu de temps, votre ordinateur vous le proposera dans les « fichiers récents ». Il sera alors très facile à trouver. Si par ailleurs, cela fait plusieurs mois que vous ne l’avez pas ouvert, la recherche est moins aisée, peut-être même que vous ne vous souvenez pas du nom que vous lui avez donné. Il s’est perdu dans les méandres de votre disque dur.
Pour la mémoire, c’est pareil ! Si vous ne prenez pas la peine de réactiver vos connaissances, elles finissent par s’estomper, voire disparaitre complètement. Pour stocker l’information à long terme, il faut donc de nombreuses répétitions. De plus, ces répétitions doivent être étalées dans le temps.
- La réactivation en mémoire (les 6 rappels)
Les rappels à effectuer après l’étude sont les suivants :
- 10 minutes après
- 24h après
- 48h après
- 1 semaine après
- 1 mois après
- 3 à 6 mois après
En quoi consistent ces rappels ?
- Pour les deux-trois premiers : environ 15-20 minutes
- Prendre une feuille blanche (cours fermé)
- Indiquer tout ce dont on se rappelle de la matière
- Vérifier dans son cours que ce que l’on a indiqué est correct et complet
- Pour les trois derniers : environ 5-10 minutes
- Faire feuille blanche dans sa tête (cours fermé)
- Mais prendre une feuille blanche est bien sûr autorisé !
- Se remémorer tous les détails dont on se souvient à propos de la matière
- Revérifier dans le cours si ce dont on se souvient est correct et complet
Je mémorise beaucoup mieux quand j’ai compris
Il est beaucoup plus simple de retenir une information qui fait du sens pour nous. Il est donc important de prendre d’abord un moment pour la COMPRENDRE avant d’essayer de la mettre en mémoire. Compréhension et Mémorisation sont des BFF (« Best Friend Forever » pour ceux qui n’ont pas d’ado à la maison) !
Pour comprendre, il faut faire des liens et se poser des questions.
Il est plus facile de raccrocher la nouvelle information à une connaissance qui est déjà présente dans notre mémoire. Il ne faut donc pas hésiter à faire des liens avec des choses que l’on connait déjà :
- Apprises dans un autre chapitre de ce cours
- Apprises dans un autre cours
- Apprises par soi-même (journal télévisé, histoire de grand-mère, documentaire, film, …)
Les livres de Tony Buzan, « Une tête bien faite » et « Tout sur la mémoire », donnent pas mal de conseils par rapport à la mémorisation.
Quelques astuces :
- La méthode des lieux : cette méthode propose d’associer l’information à retenir avec un endroit connu (ex : dans notre chambre ou notre maison).
Je dois, par exemple, mémoriser une page pour le cours d’histoire :
- Je sélectionne une dizaine d’endroits dans l’espace choisi (chambre ou maison, par exemple)
- Je vais placer dans chaque endroit une partie de la leçon (exemple : des mots clés) en faisant des liens (logiques ou imaginaires) entre ces endroits et l’information que j’y ai placée.
Ex : je place le nom de Charlemagne sur la trousse posée sur mon bureau parce que c’est lui qui a tenté de rendre obligatoire l’enseignement scolaire et ma trousse me fait penser à l’école.
- Se poser des questions : Comment, qui, quoi, combien, où, quand, pourquoi ? Se poser ce type de questions lorsqu’on étudie permet de faire des liens et de comprendre !
- Trier l’information et faire une synthèse : sélectionner les mots clés, mettre au fluo les informations importantes et les rassembler en faisant une synthèse nécessitent une bonne compréhension. Une fois la synthèse réalisée, une bonne partie de l’information est déjà mémorisée parce que tout cela a nécessité un travail sur la matière.
Dans notre article sur la méthode de travail, publié en janvier 2020, nous abordons notamment le sujet du « mind mapping ». N’hésitez pas à aller voir de quoi il s’agit !
Les pauses, essentielles pendant les périodes de mémorisation !
Tony Buzan, dans son livre « une tête bien faite », nous explique que faire des pauses de manière assez régulière permet de créer des « pics de mémorisation » et de retenir un maximum d’informations en mémoire.
En résumé, il vaut mieux étudier 2x50 minutes avec une pause de 10 minutes entre les deux que 2h00 sans pause. Notez que le temps d’étude dépendra de l’âge et des capacités attentionnelles. Le temps de pause, quant à lui, ne doit pas dépasser 10-15 minutes. De plus, évitez les distractions pendant ses pauses (téléphone, jeux vidéo, appels, sms, télévision, …).
Ah et, un dernier conseil : après une pause, n’hésitez pas à prendre un moment pour réactiver ce que vous aviez étudié avant !
La gestion mentale au service de ma mémoire
Je vous renvoie ici à notre article sur la gestion mentale, publié en mai 2020 ! Il contient notamment des informations quant à l’importance d’avoir un projet et d’évoquer (mettre dans sa tête) les informations pour les mémoriser. Vous y trouverez quelques astuces qui vous seront, j’en suis sûre, très utiles.
Dormir, c’est bon pour la mémoire
Pendant la nuit, votre cerveau va traiter les informations que vous avez perçues et mémorisées durant la journée. La phase de sommeil est essentielle car c’est à ce moment que la mémoire va garder ce qui est pertinent et « jeter » tout ce qui ne l’est pas. Il a été prouvé qu’une période d’apprentissage suivie d’une période de sommeil était plus efficace. C’est dire le rôle qu’il peut jouer dans la mémorisation.
Je vous laisse ici, j’espère que ces informations vous auront été utiles.
Notre équipe se tient à votre disposition si vos enfants/ados éprouvent des difficultés de méthode de travail ou de mémorisation. N’hésitez pas à nous contacter !
Marie Baccus et Laura Bertleff, pour Learning Brain
Formation Léonard Vannetzel, MEMENTO, ANAE
« Une tête bien faite », Tony Buzan
Formation Laura Bertleff, VISIO, Learning Brain