Quels domaines peut-on travailler lors d’un suivi neuropsychologique ?
Chez Learning Brain, la neuropsychologie, c’est notre « dada » ! Mais savez-vous vraiment ce que cette discipline implique ? Ces dernières semaines, pendant que nous préparions le lancement de Learning Brain, il nous est apparu que la réponse à cette question n’était pas toujours claire chez les «non-neuropsy ». C’est pourquoi, nous avons décidé de faire la lumière sur tout ceci !
Après une petite définition, nous verrons dans quels cas vous pouvez vous adresser à un neuropsychologue (agitation, impulsivité, inattention, manque de confiance soi ou d’autonomie, problème de méthode de travail, …) et en quoi consiste son travail (bilan et suivi neuropsychologique).
Commençons par le commencement : La neuropsychologie, c’est quoi ?
Il s’agit d’une branche de la psychologie qui s’intéresse aux relations entre le fonctionnement de notre cerveau et notre comportement (en termes de phénomènes psychologiques, cognitifs et émotionnels). Elle va donc s’intéresser non seulement à la cognition (Fonctions attentionnelles, mnésiques, exécutives, langage, praxies, …) mais également à la confiance en soi, à l’agitation, à la gestion des émotions, à l’autonomie, …
La neuropsychologie s’est développée, dans un premier temps, dans le domaine des adultes cérébrolésés. En effet, les chercheurs ont constaté que si telle région cérébrale était touchée, tel comportement en découlerait.
Afin que vous puissiez bien comprendre, je vais vous parler de Phineas Gage. Cet homme est probablement le cas clinique le plus connu dans le domaine des neurosciences. Son histoire est, de plus, très révélatrice du lien entre cerveau et comportement. Installez-vous confortablement…
Il était une fois un homme, du nom de Phineas Gage, contremaître compétent et professionnel, dont le crâne s’est vu transpercer par une longue barre de fer.
Dégueu ? Je ne vous avais pas dit que cette histoire serait plaisante… Je continue.
Monsieur Gage s’est relevé, miraculeusement, mais a subi de grosses lésions au niveau de son lobe frontal.
Le lobe frontal, pour les novices, c’est la partie avant du cerveau. Il est responsable de différentes fonctions comme la motricité ou le comportement social, par exemple. Il est également le siège des fonctions exécutives (inhibition, flexibilité, planification, …).
Lorsqu’il a repris le travail, Gage a été décrit comme « vulgaire, impulsif ou agressif », entre autre.
Notre cher Phineas a donc changé de personnalité suite à cet accident. Cette histoire nous permet de comprendre le lien entre certaines parties du cerveau et certains comportements. Nous parlions ici d’adultes cérébrolésés mais il vous sera peut-être plus facile maintenant de comprendre que le développement du cerveau a forcément une incidence sur le comportement de l’enfant.
Dans quels cas consulter un neuropsychologue ? A qui s’adresse la neuropsychologie ?
De manière générale, elle s’adresse tant aux enfants qu’aux adultes et personnes âgées. Chez Learning Brain, l’essentiel de notre pratique s’est développée autour de l’enfance/adolescence et des apprentissages. Cependant, si vous souhaitez consulter, en tant qu’adulte, n’hésitez pas à nous contacter !
« Mon enfant ne m’écoute pas »
« Il pleure et râle »
« Mon enfant manque de méthode de travail »
« Je dois toujours l’assister »
« Il est angoissé »
« Il est distrait, il n’arrive pas à se concentrer »
« Mon enfant doute de ses capacités »
Ces phrases vous parlent ? Vous vivez ce genre de situations à la maison ? Alors vous êtes au bon endroit !
L’objectif du neuropsychologue sera de comprendre le fonctionnement de l’enfant pour, ensuite, proposer à la famille un suivi qui permettra à tous d’évoluer dans un climat plus serein et détendu. Beau programme, n’est-ce pas ? Celui-ci passe par une première étape essentielle : le bilan.
Le bilan neuropsychologique
Cette phase de bilan consiste en :
Une anamnèse complète
« C’est quoi, ça ? »
Il s’agit en fait d’une discussion pendant laquelle le neuropsychologue vous amènera à retracer l’historique de la plainte, c’est-à-dire qu’il vous posera des questions sur le fonctionnement de votre enfant au niveau émotionnel, relationnel, de ses apprentissages, de son comportement, …
Des questionnaires
Ces derniers permettent de compléter l’anamnèse par des questions plus précises dans certains domaines particuliers.
Des tests psychométriques
Bilan intellectuel (QI) : évaluation des capacités langagières, du raisonnement logico-déductif, des compétences visuo-spatiales, de la mémoire de travail et de la vitesse de traitement.
Bilan neuropsychologique : évaluation des capacités cognitives (la concentration, la mémoire, l’impulsivité, la flexibilité, la planification, …)
Lors de tels bilans, les résultats du patient sont comparés à la moyenne des gens de son âge.
Une remise de résultats
Le neuropsychologue passe en revue avec vous l’ensemble des épreuves administrées pour vous en expliquer l’objectif ainsi que les résultats obtenus par votre progéniture.
Une fois que le bilan a été réalisé, nous avons une bonne idée du profil cognitif de l’enfant et pouvons proposer un suivi adapté aux difficultés relevées. C’est la seconde étape de notre programme !
Le suivi neuropsychologique
De manière générale, ce suivi consiste en séances hebdomadaires de 45 minutes. La durée du suivi dépend de ce qui est travaillé, de l’enfant et de ses parents.
L’objectif du neuropsychologue sera alors d’aider l’enfant à développer ses fonctions cognitives les plus fragiles. Nous parlons donc de compétences telles que :
L’autorégulation liée aux fonctions exécutives
L’impulsivité
Le contrôle de l’agitation et du comportement (obéissance)
Le développement de l’autonomie, de la prise d’initiative
L’attention/concentration
La mémoire
La méthode de travail et la métacognition
...
Tout cela aura une incidence sur la gestion des émotions, la confiance en soi, l’anxiété, la motivation et l’implication scolaire, le climat familial, …
Ce travail doit bien entendu s’effectuer en collaboration avec les parents qui jouent un rôle important dans le développement de leur enfant et ce, à tous niveaux (ses apprentissages, son autonomie, son comportement, sa confiance en lui, …). L’enfant n’est donc pas le seul concerné, les parents aussi sont accompagnés !
Au-delà de ce travail collaboratif (thérapeute-parent-enfant) de développement des fonctions cognitives, un suivi neuropsychologique peut nécessiter un travail de métacognition, des aménagements scolaires et une collaboration avec toutes les personnes qui gravitent autour de l’enfant.
La métacognition
La métacognition se rapporte à la connaissance de notre fonctionnement cognitif et affectif lors d’une tâche ainsi qu’au contrôle que nous pouvons avoir sur notre activité mentale. Nous allons donc amener l’enfant à réfléchir à sa manière d’apprendre et à la façon dont on peut la rendre la plus efficace possible.
Qu’est-ce que le cerveau et comment l’utiliser ?
Qu’est-ce que la mémoire ?
Que devons-nous faire concrètement, dans notre tête pour mémoriser ?
Que veut dire « se concentrer » ? Qu’est-ce que cela implique au niveau cérébral ?
Comment se stopper pour réfléchir ? Comment ne pas aller « trop vite » ?
Comment pouvons-nous y parvenir ?
L’objectif d’un travail en métacognition est de rendre l’enfant actif face à ses apprentissages et, de ce fait, plus autonome. De plus :
un meilleur contrôle de soi-même permet de renforcer la confiance en soi
un meilleur contrôle de la tâche permet de réduire l’anxiété.
Les aménagements scolaires
Si des difficultés persistent, nous pourrons mettre en place des « aménagements raisonnables ».
Les enfants « à besoins spécifiques » (souffrant de troubles d’apprentissage, de handicap, …) ont droit à des adaptations scolaires. Il s’agira d’ajustements d’ordre matériel, organisationnel ou pédagogique que peuvent proposer les professionnels s’occupant de l’enfant (neuropsychologue, logopède, psychomotricien, psychologue, neuropédiatre, …).
Notez qu’au-delà des aménagements qui concernent l’école, les propositions formulées peuvent également concerner la famille et le quotidien.
La collaboration avec les autres intervenants
Pour qu’un suivi neuropsychologique soit efficace, il est important que toutes les personnes gravitant autour de l’enfant aient conscience de ses difficultés et de ce qu’ils peuvent mettre en place pour l’aider (parents, enseignants, logopède, …). Un classeur de communication peut être mis en place ainsi que, quand le cas le nécessite, des réunions pluridisciplinaires.
C’est ici que je m’arrête pour cette fois ! J’espère que ces informations vous ont permis d’être plus au clair sur ce que représente la neuropsychologie clinique. Cependant, si vous avez encore des questions ou souhaitez faire appel à un neuropsychologue, n’hésitez pas à vous adresser à notre équipe !