Les fonctions exécutives
Ces fonctions du cerveau qui favorisent notre réussite !
Ces fonctions, encore assez méconnues du grand public, jouent un rôle fondamental dans le développement de l’enfant et sa réussite future. C’est pourquoi Learning Brain a à cœur de les rendre accessibles aux parents et enseignants à travers cet article.
Est-ce que mon enfant pourrait avoir des difficultés exécutives ?
Tout d’abord, voici une liste non-exhaustive de problématiques dont la cause, souvent insoupçonnée du grand public, réside régulièrement dans un défaut des fonctions exécutives :
- Se laisse facilement distraire.
- Oublie souvent une partie des consignes qu’on lui donne.
- A besoin de la présence de l’adulte pour recapter son attention car se déconcentre.
- A des difficulté à interrompre une activité attrayante au profit d’une tâche qui l’est moins. Il faut insister et répéter pour qu’il arrête son activité. Difficulté à résister à ses envies.
- Ne parvient pas à contrôler ses émotions lorsqu’on le frustre ou lui dit « non ».
- N’arrive pas à se contrôler et a sans cesse besoin de bouger. Réalise ses gestes de manière brusque et peut se montrer maladroit.
- Coupe sans cesse la parole et ne sait pas attendre.
- Manque d’autonomie, il faut tout lui rappeler et être sans cesse derrière lui. Mais quand on lui rappelle, il le fait.
- A besoin d’aide constante lors des devoirs pour le mettre sur les rails, pour l’encourager à démarrer. Souvent besoin qu’on réexplique les matières et les consignes.
- Ne lit pas les consignes jusqu’au bout et ne se vérifie pas. Commet souvent des erreurs d’inattention.
- Lit trop vite et ne comprend, ni retient ce qu’il a lu.
- Ecrit trop vite et ne parvient pas à relire son écriture. Manque de soin et de précision, ne prend pas la peine d’utiliser les outils scolaires adéquats (la latte/règle, …).
- A besoin d’aide pour organiser et structurer ses idées.
- Manque de méthode de travail.
- ...
Toutes ces problématiques impliquent les fonctions exécutives et sont donc souvent la cause d’une difficulté spécifique à ce niveau. Ces difficultés peuvent entraîner un manque de confiance en soi, de l’anxiété et une sensibilité accrue. De plus, elles peuvent avoir un impact sur le climat familial. En effet, les relations avec l’enfant peuvent devenir tendues, les parents peuvent se sentir fatigués et, parfois, « surchargés » cognitivement.
Où se situent-elles dans le cerveau ?
Les fonctions exécutives siègent au niveau du cortex préfrontal. Leur développement commence assez tôt dans la vie (dès la première année) et il existe une période « critique » pendant laquelle ces fonctions se développent de manière importante : la période préscolaire.
Notons toutefois que la maturation du cortex préfrontal est longue et tardive. Elle s’achève à la fin de l’adolescence (Gogtay et al., 2004). Ce développement prolongé du cortex préfrontal laisse une fenêtre d’opportunités importantes aux influences environnementales (Kolb, Forgie, Gibb, Gorny & Rowntree, 1998)*. En effet, si la maturation cérébrale joue un rôle dans le développement des fonctions exécutives, d’autres facteurs y contribuent également, comme l’expérience, l’apprentissage, l’interaction parent-enfant, l’environnement, … Les adultes ont donc un rôle très important à jouer dans le développement de celles-ci chez l’enfant !
« Ok ok… ça a l’air hyper important mais c’est quoi exactement ces fonctions exécutives ? »
C’est ce que nous allons découvrir maintenant !
Les fonctions exécutives, c’est quoi exactement?
Miyake&coll. (2000)* les définissent comme « l’ensemble des processus permettant à un individu de réguler de façon intentionnelle sa pensée et ses actions afin d’atteindre des buts ».
Elles permettent de réguler et contrôler de manière intentionnelle notre comportement et de s’adapter aux nouvelles situations, à notre environnement. Elles interviennent quand notre « mode automatique » n’est plus suffisant, que nos routines ne suffisent plus car la situation est nouvelle et inhabituelle.
De nombreuses études montrent le rôle déterminant des FE sur la réussite scolaire et professionnelle, la qualité de vie, la santé mentale et physique, les compétences sociales, … D’où l’importance d’aider à leur bon développement, dès le plus jeune âge!
Les fonctions exécutives servent de base à tout nouvel apprentissage. Pour bien comprendre leur importance, il faut imaginer que celles-ci sont les fondations de votre maison. Pour construire des apprentissages (lire, écrire, calculer, …), comme pour construire les murs de votre maison, il faut que ces fondations (ces fonctions exécutives) soient solides afin d’éviter à l’édifice d’être trop bancal.
Elles sont indispensables car elles impactent le fonctionnement d’autres fonctions cognitives telles que la mémoire, le raisonnement, la réflexion, … Elles agissent comme un « chef d’orchestre » qui régule nos pensées, nos comportements et nos émotions.
Quelles sont les différentes « fonctions exécutives » ?
De manière non-exhaustive, nous avons choisi de vous présenter quelques fonctions exécutives :
- L’inhibition
Il s’agit de la capacité qui nous permet de :
- Inhiber un distracteur (ex : un bruit dans la classe, une pensée qui me vient, …) afin de maintenir son attention sur la tâche donnée.
- Résister à une envie, un automatisme, une impulsion (ex : j’ai envie de jouer à mon jeu vidéo au lieu de travailler, j’ai envie de parler alors que quelqu’un est déjà occupé à le faire, …).
- Interrompre son propre comportement au moment approprié (ex : maman me dit d’arrêter de sauter partout).
- Persévérer (ex : je n’apprécie pas spécialement ce que je fais, j’ai envie d’arrêter pour faire autre chose mais je continue quand même).
- Etre capable d’attendre (ex : j’attends que maman ait fini de parler avant de lui dire quelque chose, …).
- Vérifier son travail (pendant et après la tâche).
- La flexibilité
Il s’agit de la capacité à :
- Passer d’une activité ou procédure à une autre (ex : en classe, on change d’exercice, nous faisions des additions et maintenant, des soustractions, je suis capable de passer à cette nouvelle activité sans me laisser perturber).
- Faire preuve de flexibilité dans la résolution d’un problème (ex : j’envisage mon problème sous différents angles ; si ma façon de procéder n’est pas la bonne, je change, j’essaie autre chose).
Un enfant qui manque de flexibilité peut être vu comme « rigide », « têtu », ayant du mal à faire face aux changements, …
- La mise à jour (mémoire de travail)
Il s’agit de la capacité à :
- Maintenir l’information en mémoire pendant la réalisation d’une tâche (ex : je dois souligner d’abord les verbes en rouge, puis les sujets en bleu et ensuite, mettre tout au pluriel. Je maintiens en mémoire les différentes étapes de ma consigne).
- Mise à jour de l’information au fur et à mesure de la réalisation de la tâche (lors d’un calcul mental, je mets à jour l’information au fur et à mesure que j’avance dans mes opérations mentales).
- L’initiation
L’initiation permet de :
- Débuter une activité par soi-même.
- Générer des idées par soi-même.
- Mettre en place des stratégies pour résoudre des problèmes par soi-même.
Attention, cette fonction ne dépend pas de l’envie ou de la motivation puisque le jeune qui manque d’initiation fait ce qu’on lui demande mais le problème est justement qu’il a besoin qu’on le lui demande car il ne le fera pas par lui-même.
Un enfant/adolescent qui aurait besoin d’une aide extérieure systématique pour se rappeler de prendre ses affaires, débarrasser la table, faire ses devoirs, … a probablement un problème d’initiation. L’initiation permet en effet de faire tout cela sans l’intervention d’une personne extérieure et donc, d’être plus autonome.
- La planification/organisation
- Anticiper les événements, les durées, …
- Etablir des objectifs.
- Etablir des priorités.
- Organiser mes idées avant de parler ou d’écrire.
- Mettre de l’ordre dans mes affaires, ma chambre, mes cours, …
- Le contrôle émotionnel
Il s’agit de la capacité à moduler ses réponses émotionnelles en fonction de la situation (régulation émotionnelle). Quand on ne parvient pas à contrôler ses émotions, cela se manifeste par de la labilité émotionnelle (changement d’humeur) ou de l’explosivité émotionnelle!
En groupe, je dois réguler mes émotions (frustration, colère, tristesse, …) pour adopter un comportement adéquat, en fonction des règles sociales et pour atteindre mes objectifs.
En conclusion
Si vous pensez que votre enfant présente des difficultés exécutives, que vous le reconnaissez dans les exemples qui ont été fournis, que vous souhaitez être accompagnés, n’hésitez pas à faire appel à notre équipe ! Elle pourra vous aiguiller afin d’objectiver la présence ou non de difficultés exécutives et vous conseiller sur ce qui peut être mis en place pour aider votre enfant.
Marie Baccus, Gabriela Pérez Acevedo et Laura Bertleff, pour Learning Brain
* Références :
Kolb, B. & Teskey, G. C. (2012). Age, experience, injury, and the changing brain. Developmental Psychobiology, 54 (3), 311-325.
Miyake et al. (2000). The unity and diversity of executive functions and their contributions to complex « frontal lobe » tasks : A latent variable analysis. Cognitive Psychology, 41, 49-100
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