Les quatre piliers de l’apprentissage.

Pour apprendre plus efficacement !

Vous le savez, les apprentissages et les neurosciences, ce sont nos plus grands dadas ! Du coup, nous avons eu envie de vous parler cette fois des quatre piliers de l’apprentissage mis en évidence par le Pr. Stanislas Dehaene et de faire des liens avec la métacognition, la gestion mentale, … Prêts ? Allez go !

Quels sont les quatre piliers de l’apprentissage ?

1. L’attention

2. L’engagement actif

3. Le feedback

4. La consolidation

Lâchés comme ça, ils ne vous évoquent peut-être pas encore grand-chose. Du coup, on va aller un peu plus loin en les décortiquant (et je préfère de loin décortiquer ça que des gambas ! On en a plein les doigts, berk !).

1er Pilier : l’attention

En gestion mentale, le geste d’attention est défini comme un geste mental volontaire (que l’on fait donc volontairement avec notre cerveau). En fait, faire attention c’est se tendre vers. Donc, quand on fait attention, nous nous mobilisons pour nous approprier ce que nous percevons grâce à nos sens.

Exemple concret : Je fais attention à ce que le professeur raconte ⇒ je mets dans ma tête (je m’approprie) ce qu’il raconte en me le répétant, en le ré-entendant, en revoyant ce qui était au tableau ou sur ma feuille, ...

Croyez-moi, nous en avons vu passer des loulous qui n’arrivaient pas à se concentrer et à qui les adultes répétaient « allez, concentre-toi ! » « Fais attention, on va dire quelque chose d’important ! », … Pour certains, c’est automatique, ça se fait comme ça. La chance ! Mais beaucoup d’autres n’ont aucune idée de comment s’y prendre pour rester attentif. C’est là que nous pouvons intervenir et ce, que l’on soit parent, enseignant ou thérapeute.

Puisqu’être attentif est un acte volontaire, il nécessite une mise en projet. Je m’explique : si on se met en projet de faire quelque chose avec l’information que l’on perçoit, on va devoir, forcément, se mobiliser pour y parvenir.

« heu… c’est pas très clair »

Bon ok, je vous donne des exemples concrets : Je dois faire attention à ce que le professeur raconte en classe donc, je vais me mettre en projet de faire attention POUR :

Pour réussir à faire tout cela, je dois mettre les informations que le professeur donne dans ma tête (= faire attention).

Mais à nouveau, ça a l’air simple comme ça (ou peut-être pas en fait) mais vos petites têtes blondes n’ont pas forcément le réflexe de se mettre en projet ou ne savent tout simplement pas comment faire. Là aussi, l’adulte peut jouer un rôle important !

2ème pilier : L’engagement actif

L’idée ici c’est que plus un enfant (ou un apprenant de manière générale) sera actif dans ses apprentissages et plus il apprendra.

N’oublions pas qu’appendre vient du latin “apprehendere” = prendre, saisir, attraper. Cela implique donc une action volontaire. Il ne suffit pas de donner des informations à un enfant pour qu’il les apprenne (mais ça vous le savez déjà tous !).

Tout d’abord, on peut bien sûr ici faire le lien avec les gestes mentaux d’attention et de mémorisation (et tous les autres gestes mentaux d’ailleurs) qui sont des gestes volontaires qu’on fait avec notre tête et qui, parfois (souvent), nécessitent un apprentissage. D’où l’intérêt pour l’enseignant, le parent ou le thérapeute d’être bien outillé à ce niveau.

Ensuite, il semble intéressant tout de même de se demander dans quel état d’esprit doit être un enfant pour s’engager activement dans ses apprentissages et, de ce fait, bien apprendre. En effet, pour être acteur de mon apprentissage, il faut QUE:

Ça parait logique mais malheureusement, en tant qu’adulte, on passe parfois à côté de ça pour aller droit au but (pour que les devoirs soient finis avant le repas, pour que la leçon soit vue aujourd’hui parce que le programme n’attend pas, parce que je veux avancer dans ma séance, …).

L’idée de trouver sens et intérêt à ce que j’apprends est très en lien avec l’aspect motivationnel. Et quel enfer quand on a pour objectif de motiver un apprenant ! Même si, selon moi, la motivation est plutôt intrinsèque et qu’elle doit venir de la personne elle-même, on peut malgré tout mettre en place certaines choses pour la favoriser un maximum comme :

Si on éprouve du plaisir, on est plus motivé, on s’engage plus activement et on apprend mieux ! Donc, n’hésitez pas à rendre les choses plaisantes pour vos enfants/élèves/patients : activités de groupe, jeux, …

3ème Pilier : Le feedback

Pour bien apprendre, il faut que l’enfant reçoive des feedback sur ses actions pendant ou après celles-ci et ce, de manière régulière. Attention, régulière ne veut pas dire “tout le temps” car cela pourrait nuire à la motivation et la confiance en soi de l’enfant/apprenant (ex: si les feedback pointent systématiquement des erreurs).

A quoi servent ces feedback et à quoi ressemblent-ils ?

Oui parce qu’il ne s’agit pas uniquement de pointer des erreurs. Parfois, loulou cartonne et ça aussi, c’est bien de lui faire remarquer sur le moment !

Il ne s’agit donc pas uniquement de dire « ah là c’est pas correct ! ». Il faut aussi donner à l’enfant une information/un conseil qui lui permette de s’améliorer. Et puis, surtout, n’oubliez pas que l’erreur fait partie intégrante du processus d’apprentissage, elle est indispensable!

“Chaque fois que je me plante, je pousse” (Michelle Guez)

Mais je tiens tout de même à insister sur l’importance également de ne pas « faire à la place de l’enfant ». On peut l’accompagner mais il est essentiel que ce soit SON cerveau à lui qui travaille et pas celui de l’enseignant, du thérapeute ou du parent. Je m’explique : si on pointe chaque faute d’orthographe dès qu’elle est commise, l’enfant ne verra pas l’intérêt de faire vraiment attention au moment où il écrit OU d’apprendre à se relire/se corriger puisque « de toute façon, on me dira quand je me tromperai ».

Donc le feedback OUI mais, comme pour tout, il y a un juste milieu à trouver.

4 ème pilier : la consolidation

Consolider un apprentissage c’est le faire passer d’un système « conscient » (qui demande beaucoup d’efforts) à un système « non conscient » c’est-à-dire à une automatisation de cet apprentissage (qui demande donc nettement moins d’effort, voire plus du tout !).

Il s’agira donc de s’entrainer en réactivant à plusieurs reprises les informations parce que si on ne réactive jamais l’information en mémoire, elle finit par s’estomper :

Si vous souhaitez aller plus loin sur certains sujets abordés dans cet article, voici quelques propositions :

En ce qui concerne la motivation, mettre du plaisir dans les apprentissages ou apprendre à bien apprendre :

Marie Baccus et Laura Bertleff, pour Learning Brain