Deuxième lettre aux parents
Chers parents,
Cette fois, j’ai envie de vous parler du bonheur. Non pas que je sois une pro dans le domaine mais je voulais vous partager une réflexion personnelle qui, peut-être, vous parlera. Ou peut-être pas…
Je suis certaine que le bonheur de vos enfants est ce qui compte le plus à vos yeux mais, aujourd’hui, ce n’est pas du leur dont j’ai envie de vous parler. Enfin, pas directement. Non, dans cette lettre, je veux vous parler de votre bonheur à vous.
Etrange ? Pas tant que ça, je vous explique…
En tant que thérapeute, je me suis entendue à maintes reprises discuter avec des parents de ce qui pourrait être bon pour leur enfant à un moment donné (un changement d’école, un suivi psychologique, une aide scolaire, une activité extra-scolaire, …). Leur enfant étant, bien-entendu, toujours au centre de nos préoccupations à tous. Durant cette dernière année, j’ai eu l’occasion de faire des suivis familiaux plus qu’individuels et je vous ai observé de plus près, vous, parents. Je vous ai vus parfois (souvent) stressés, fatigués (épuisés même) ou tristes et ce, pas toujours uniquement du fait de la situation problématique que vous rencontriez avec votre enfant. Non, parfois les causes étaient tout autres. La problématique de votre enfant n’était « qu’un truc en plus ».
Ça m’a fait réfléchir, moi qui vais bientôt devenir parent à mon tour. (Moi, c'est Marie :p )
Avant d’être parent, nous sommes humain, une personne à part entière qui peut vivre des difficultés de couple, un manque de confiance en soi, un burn-out professionnel, du stress, un deuil ou encore, des douleurs physiques, la maladie, … La plupart des parents que j’ai rencontrés dépensaient une énergie folle (et de l’argent, il faut le dire) dans le(s) suivi(s) de leur(s) enfant(s), reléguant au second plan leur propre santé et bien-être. Attention, ce n’est pas un reproche, je ne vous jette pas la pierre. Au contraire. C’est admirable ce sacrifice de soi au profit de cet autre qu’on aime tellement.
Cependant, je ne peux m’empêcher de me demander si votre bonheur, votre santé et votre bien-être ne participe pas en fait à celui de votre enfant. Vous les aimez plus que tout mais n’oubliez jamais que cet amour est réciproque. Aucun enfant ne vit bien le mal-être de son parent.
Cette lettre s’adresse à vous tous, les super-héros de l’amour et, plus particulièrement, à ceux qui s’oublient un peu trop. Je voudrais vous dire de penser un peu plus à vous.
Reprenez le sport si ça vous démange et que ça vous fait du bien (et seulement si ça vous démange et vous fait du bien !) ! Offrez-vous des moments pour prendre soin de vous ! Allez chez le coiffeur, achetez-vous une nouvelle tenue, faites-vous masser, … (pensez-vous que votre enfant préfère un parent présent non-stop mais négligé, stressé, fatigué OU un parent qui s’est absenté 2h00 mais qui se sent bien dans sa peau et relaxé ?).
Pratiquez à nouveau cette activité qui vous tient tellement à cœur.
Allez voir un professionnel si votre quotidien devient trop difficile à supporter (on ne peut pas aider les autres et leur accorder des moments de qualité quand on va mal !)
Relaxez-vous, méditez !
Prenez du temps pour repenser votre projet professionnel si le vôtre ne vous permet plus de vous accomplir.
Sortez avec vos amis, allez au resto, … (il y a bien un ami, une babysitter, une grand-mère, un oncle qui acceptera de vous garder votre bambin quelques heures !)
Et, surtout, quoi que vous ayez besoin, ne culpabilisez pas à l’idée de le mettre en pratique. Si cela participe à votre bonheur, ça participera aussi à celui de votre enfant ! Et ça ne fera pas de vous de moins bons parents, croyez-moi !
Vous êtes importants pour vos enfants alors pourquoi ne le seriez-vous pas pour vous-mêmes ?